Setsuka : sa vie, son oeuvre

A SUIVRE.

« Aussi loin que je m’en souvienne, mes souvenirs nous amènent en l’an 610, année de ma naissance dans le village de terrdala. Mon père, Chigourn, était un pandawa tout ce qu’il y a de plus classique.

A ses heures perdues, quand il avait fini la bière du matin et pas encore entamé la pandapils du midi, il était paysan. Nous étions très pauvres car pour aller faucher le riz, mon père devait se rendre au village d’akwadala, mais sur la route il passait toujours devant la taverne du village, et il se sentait alors attiré inlassablement vers le comptoir. Le pauvre bougre n’était pas bien méchant, mais il ne pouvait résister à l’appel de la boisson.

Ma mère quand à elle, était une magnifique pandalette, dont le nom était connu à travers tout le village de terrdala : Sheyprine. Sa beauté faisait couler beaucoup d’encre et de paroles, mais son physique était son seul talent. Incapable de faire quoique ce soit par elle-même, elle se contentait de se laisser vivre, au grès des saisons. Autant te dire que pour s’occuper de sa fille de quelques mois, il lui aurait fallu bien de l’aide. Aussi j’ai grandi seule, mangeant de la terre, des racines et autres bulbes. Le soir mon père rentrait, au mieux avec un grain de riz, au pire avec un bras cassé après un combat avec la garde.

Je te passe les détails de mon enfance, celle-ci étant d’un ennui profond, elle s’est terminée en 626, date à laquelle mon père et ma mère sont morts dans un accident peu commun. En effet, après une vie passée à ne rien faire, ma mère eu l’idée brillante d’acheter une dragodinde. Tu connais comme tout le monde le talent des pandawa à chevaucher une monture, et bien mes parents en ont fait les frais. Ils décidèrent en effet de partir voyager dans la montagne de feudala, une sorte de voyage de noce avec du retard. Comme à l’accoutumée mon cher Chigourn était complètement imbibé de pandapils, et lui vint l’idée de sa vie, la dragodinde devait elle aussi avoir soif ! Il lui versa alors la totalité d’une gourde de liqueur dans le gosier. La pauvre eu du mal à le supporter, mais elle finie par se mettre en route, et je les vis quitter le village en tournant en rond, riant tout deux aux éclats.

Ce qui devait arriver, arriva, et la dinde tomba alors qu’ils étaient sur les falaises de feudala. On raconte que lorsque l’on trouva mon père, ce n’était pas du sang qui se rependait mais son breuvage préféré.
Ne sachant pas quoi faire, du moins, pas plus que d’habitude, j’ai pris la décision de partir du village et de voyager, découvrir un monde dont je m’étais simplement contentée de rêver jusqu’à maintenant. Mais quelque chose me retenait sur la terre de mes ancêtres, la boisson. Aucun pandawa ne peut rester sobre, et ce, toute sa vie durant. Pourtant, nous n’aimons pas l’ivresse, nous aimons la boisson. Et un beau jour, je me suis réveillée avec une idée en tête : Trouver le remède à l’ivresse ! Ne serais-je donc pas adulée par tout un peuple, si je leur permettais de boire d’avantage, sans jamais avoir à en souffrir ? »

Hilare, Olcadan se retenait de ne pas s’effondrer au sol. Il reprit un peu ses esprits et adressa à Setsuka une réplique cinglante :

« Vla t’y pas que tu t’fou du vieux singe ? J’arrachais les poils d’moon avant que tu boives ta première bière ! A d’autre les histoires de sauveur, dit moi l’vérité ou fois de tofu constipé, je t’rentre ma pelle par le trou magique ! 
La pandalette se mit à rougir timidement, détourna un instant le regard, puis répondit d’une voix plaine de tristesse.
-Je vois bien que je ne peux te mentir. Tu veux savoir la vraie raison de cette idée stupide ? Et bien la veille du jour où j’ai eu cette révélation, j’avais beaucoup trop bue, et j’étais repartie accompagnée d’un horrible osamodas, avec qui j’ai fais les pires choses qui soit. »

Elle s’arrêta un instant, observa olcadan qui gigotait comme un petit porkass, la bave aux lèvres. Elle l’essuya avec le revers de sa cape en poils de meulou, ce qui eu pour effet de rendre ses esprits au vieil enutrof.

« Désolé ma p’tite, mais ça fait tellement longtemps que l’vieux a pas honoré de p’tite donzelle… Donne moi les détails !
- Tu n’en sauras rien, contente toi de savoir que le lendemain, je ne pouvais plus m’assoir et que j’avais des marques de fouet sur tout le corps … Bref, c’est à ce moment que je me suis dit qu’il fallait arrêter de boire comme ça, et puis finalement au bout d’une minute j’ai compris que ça serait impossible, qu’il devait y avoir plus simple ! Voilà, tu connais maintenant la raison pour laquelle je voyage. 
- T’es encore plus secouée que le dragon cochon, ma cochonne ! Mais v’là que j’sais pourquoi tu voyages, mais ça m’dit pas c’que tu fou aussi loin d’ton île sac à gniolle.
Epuisée, Setsuka laissa échapper un gémissement puis dit d’un ton ferme peu habituel :
- Ca suffit pour le moment, j’ai soif, et je veux dormir. Laisse moi boire un ou deux tonneaux, dormir quelques heures, et on verra plus tard ! »

Les yeux de l’enutrof s’allumèrent alors, et il tendit un tonneau rempli de bière à Setsuka. Il se dit alors « Héhé l’gamine va siffler ça, après j’pourrais en faire mon affaire ! »